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Taxation supplémentaire sur les complémentaires santé fin 2011

********** Article mis à jour le 16 septembre 2011 **********

Taxes supplémentaires sur les contrats complémentaire santé

On se souvient, car ce n’est pas si loin, que l’Assemblée Nationale, puis le Sénat, avaient voté une taxe sur mutuelles solidaires et responsables, applicable dès le 1er janvier 2011. (cf. Taxe de 3,5% sur certaines complémentaires santé en 2011). Lors de l’aller-retour entre les deux chambres, la taxation supplémentaire sur les contrats non solidaires et non responsable avait été abandonnée (cf. La taxe d’assurance reste finalement à 7% sur les mutuelles de droit commun). Cette mesure faisait partie d’un dispositif plus large destiné à équilibrer les comptes de la sécu et à réduire le déficit chronique de l’assurance maladie. Dès le 1er janvier 2011, la contribution CMU complémentaire devenait une taxe (cf. Taxe 6,27% en 2011 pour la CMU-C – pour clarifier la situation des mutuelles envers leurs adhérents), certains médicaments étaient déremboursés (le terme me plaît toujours autant !)…. Cf. Les déremboursements de la sécu pour 2011. En « compensation », si l’on peut dire, les mesures adoptées par le Gouvernement devaient contrebalancer ce manque de remboursement, voire ce plus à payer exigé des usagers.

La Nouvelle Loi de finances Rectificative a proposé, notamment, car il s’agissait aussi de traiter des problèmes des dettes de la Grèce, de la TVA des parcs à thèmes ou encore du problème de la TVA lors de la revente d’une résidence secondaire, dans son article 3, un rectificatif qui porte le taux de TSCA à 7% (donc + 3,5%) pour les contrats solidaires et responsables, et à 9% (+ 2%) la même taxe pour les contrats « de droit commun» encore en cours.

Nous attendons la réponse du Sénat… Le Sénat a avalisé le projet de l’Assemblée Nationale : à compter du 01/10/2011 les contrat « solidaires et responsables » subiront une taxe de 7% (au lieu de 3,5%), tandis-que les contrats « de droit commun » seront taxés à 9% (au lieu de 7%). cf. les articles : Nouvelles taxes sur les complémentaires santé dès le 01/10/2011Taxe de 9% sur les complémentaires santé de « droit commun » dès le 01/10/2011 ; Taxe de 7% sur les complémentaires santé « solidaires et responsables » dès le 01/10/2011.

Florilège d’arguments défendus par nos parlementaires lors des sessions des mardi 6 et mercredi 7 septembre 2011.

Mme Valérie Pécresse, ministre. Le Gouvernement… a agi… en réduisant pour la première fois les niches fiscales …. Nous continuerons dans cette voie, en remettant en cause les avantages fiscaux qui ont largement perdu leur justification d’origine. Ainsi, nous vous proposons de supprimer l’exonération partielle de taxe spéciale sur les conventions d’assurance dont bénéficiaient les contrats dits solidaires et responsables. L’objectif de cette exonération partielle était, je le rappelle, de favoriser l’émergence de contrats d’assurance complémentaire santé, qui contribuent à la maîtrise des dépenses d’assurance maladie. Ce dispositif a atteint son but, puisque les contrats solidaires et responsables représentent désormais 90 % du total. Dès lors, cette exonération a-t-elle encore lieu d’être ? Quel sens y a-t-il à maintenir indéfiniment une niche qui a fini de produire l’effet voulu ? Le Gouvernement vous propose donc de supprimer l’exonération partielle de taxe sur les conventions d’assurance dont bénéficiaient les contrats responsables et solidaires, mais aussi, pour éviter que les assurés se reportent sur d’autres types de contrats, de pénaliser les contrats qui ne répondent pas à ces critères en les taxant au taux majoré de 9 %, qui jouera ainsi le rôle de malus. Cette mesure générera une recette de 100 millions d’euros en 2011 et de 1,1 milliard en année pleine. Elle ne concernera en aucun cas, bien entendu, les Français les plus fragiles, notamment les 4,3 millions qui bénéficient de la CMU, pour lesquels il existe une complémentaire gratuite. Je rappelle également que nous avons mis en place pour 680 000 Français à faibles revenus une aide à l’acquisition d’une complémentaire santé et que nous avons augmenté de 70 % le nombre de ces bénéficiaires entre 2005 et 2010.

M. Pierre-Alain Muet. Nous examinons un projet de loi de finances rectificative qui, en mélangeant un nécessaire plan d’aide à la Grèce et un plan de rigueur, se trouve être un bric-à-brac de mesures dont votre majorité elle-même a du mal à percevoir la cohérence. ……au lieu de cette taxe cosmétique qui rapportera au mieux 200 millions d’euros, vous pouviez, constatant la situation économique et budgétaire, annuler le collectif scandaleux adopté par votre majorité en juillet….Il s’agit en outre d’un plan incohérent, d’une sorte de bric-à-brac de diverses mesures. Quel lien y a-t-il entre la taxation des assurances complémentaires, la taxation des parcs à thème ou celle des produits sucrés ? Il est tellement difficile de trouver la cohérence de ce plan que votre majorité s’est lancée pendant tout le week-end dernier dans un concours Lépine pour inventer de nouvelles taxes….

L’argument reviendra souvent lors de ces séances et le reproche principal fait au Gouvernement sera d’avoir mélangé les sujets tout en hâtant des décisions sur des sujets qui auraient pu être débattus sereinement durant l’été…

M. Christian Eckert. …… en moins de deux minutes, la commission a adopté dans une indifférence scandaleuse une ponction de 1,2 milliard sur les mutuelles de santé, qui conduira à l’augmentation des cotisations de millions de retraités et de salariés dont certains ne peuvent plus payer leurs mutuelles. Ce seul point, mes chers collègues, mérite autre chose que de vagues promesses de mesurettes pour peut-être revoir lors la prochaine loi de finance les aides aux plus fragiles des cotisants….Nous soutenons la mutualisation au niveau européen des capacités de couvertures des États… les accords européens, encore incomplets, constituent des avancées indispensables. Jumeler cette question avec vos mesures fiscales chaotiques constitue un amalgame qui n’éclaire pas et qui ne réhabilite pas le débat politique.… le reste viendra dans la loi de finance, à l’automne. La principale ponction affecte, répétons-le, les mutuelles et donc leurs cotisants. C’est chez vous une constante, puisque les prélèvements sur les mutuelles ont été multipliés par vingt en quelques années …. On dit ne plus pouvoir rembourser les soins, les affections de longue durée, les médicaments, mais on ponctionne scandaleusement les mutuelles qui ont pourtant souscrit aux objectifs de contrats responsables et solidaires…La quarantaine d’amendements que nous vous soumettons permettraient, en épargnant les mutuelles de santé, en préservant voire en augmentant le pouvoir d’achat des ménages, par exemple en augmentant la prime pour l’emploi, de diminuer en net le déficit de près de 15 milliards d’euros. Ces amendements auraient pu, auraient dû être sérieusement examinés en commission. En voici quelques-uns : taxation des compagnies pétrolières dont les bénéfices augmenteraient de plus de 20 % ; majoration de l’impôt sur les sociétés des banques et des sociétés de crédit de 10 % ; relèvement à 35 % du prélèvement libératoire pour aligner l’imposition des revenus du capital sur l’imposition des revenus du travail ; taxe à 0,05 % sur les transactions financières ; suppression ou réduction de la niche Copé ; baisse du plafond des niches fiscales à 10 000 euros ; restauration de l’ISF, comme l’a proposé Pierre-Alain Muet….

La bataille des chiffres s’engage : coefficients multiplicateurs, millions et milliards, de déficits ou d’économies futurs…Taxations, hauts revenus et bas revenus… Les détracteurs de la nouvelle taxation montent au créneau, cherchant à démontrer que cette mesure impacte lourdement les ménages les plus modestes. Et que, finalement, on tourne en rond, puisqu’on est obligé de taxer pour soutenir les fonds CMU-Complémentaire et ACS (Aide à l’Acquisition d’une Complémentaire Santé.

Mme Élisabeth Guigou. …L’heure n’est plus aux gadgets. La taxation des plus hauts revenus n’a d’exceptionnel que sa faible durée, jusqu’en 2013, et non ce qu’elle rapportera : à peine 200 millions d’euros, c’est-à-dire rien comparé à l’allégement de près de 2 milliards d’euros de l’ISF consenti avant l’été, alors même que la taxation des mutuelles de santé, pour plus de 1,1 milliard d’euros en 2012, touchera, elle, tous les ménages. Taxer la santé, c’est taxer tous les Français, surtout les plus fragiles d’entre eux. Or votre gouvernement a déjà usé et abusé de ce levier : depuis 2008, les taxes frappant les organismes d’assurance maladie complémentaire ont été multipliées par vingt !…

M. François de Rugy. … Je voudrais rappeler un chiffre incontestable, donné par le président de la Mutualité française : entre 2008 et 2012, les cotisations auront augmenté de 125 euros en moyenne, et plus de la moitié de cette hausse provient de la répercussion des taxes, qui sont passées de 13 à 76 euros, soit plus de 60 euros d’augmentation du fait de vos mesures. Et vous doublez maintenant la taxe sur les contrats de mutuelles ! Or, vous le savez sans doute, faute de quoi il serait temps d’en prendre conscience, le tarif des mutuelles est un facteur extrêmement important de la décision d’y souscrire ou non ; 14 % des chômeurs qui n’ont pas de couverture complémentaire, 8,5 % des ouvriers non qualifiés, et même 3,7 % des cadres. Si l’on considère le taux d’effort, les choses sont très claires : pour les ménages les plus pauvres, il représente 8 % des revenus, quand il ne représente que 2 % pour les ménages aux revenus plus importants. Le fait de porter la taxe de 3,5 % à 7 % aura un effet désastreux sur la couverture maladie complémentaire de la population… Cette mesure a un effet caché : il existe une aide financée par un fonds pour les bénéficiaires de la couverture maladie universelle. Or, les seuls contributeurs à ce fonds, ce sont les mutuelles. Elles devront donc, à cause de votre taxe, payer deux fois, et répercuter ce surcoût sur les contrats, donc sur les assurés sociaux. L’ensemble des salariés, des retraités, des demandeurs d’emploi vont être touchés. C’est même pour cela que vous le faites, car vous savez que vous tenez là une recette captive, sans évasion fiscale possible : les assurés sociaux ne vont pas déménager à l’étranger à cause d’une hausse des taxes, comme peuvent le faire les gros patrimoines ou les grosses fortunes. Ils subiront bel et bien cette hausse, et vous aurez une recette pour boucher les trous que vous avez créés avec des mesures injustes dans d’autres domaines….

M. Michel Liebgott. … je voudrais dire qu’on peut comprendre, à un moment ou à un autre, que l’esprit de solidarité fasse appel aux plus fortunés. Il faut faire preuve de solidarité, et faire payer, non pas les « riches » en tant que tels, mais ceux qui en ont les moyens, parce qu’ils se trouvent être détenteurs d’un patrimoine ou d’un revenu important. Mais nous sommes ici dans une situation tout à fait différente : il s’agit de taxer des gens qui n’ont rien demandé, qui sont victimes parce qu’à un moment ou à un autre de leur existence, ils tombent malades, ou qu’ils sont confrontés à une situation pénible dans leur travail… C’est d’autant plus immoral que, nous le savons, l’espérance de vie moyenne d’un cadre est de sept ans supérieure à celle d’un ouvrier. Nous devrions plutôt nous employer à réduire cet écart qu’à l’accentuer. Or cette mesure va forcément l’accentuer, puisque la principale action que l’on puisse mener est une action de prévention, par un système de sécurité sociale tel qu’on l’avait imaginé en 1946, et amélioré par les mutuelles. Aujourd’hui, le système de 1946 est en train d’être démantelé, et nous allons porter atteinte, par ce doublement de la taxation, au système complémentaire. C’est dire à quel point ce système est inique et à quel point nous portons là une attaque définitive au système de santé français…

M. Michel Vergnier. … Le mouvement mutualiste vous a déjà fait part, l’année dernière, de tout le mal qu’il pensait de votre taxation de 3,5 %. Aujourd’hui, vous doublez le pourcentage. Avec qui avez-vous discuté ? Tous les gens des mutuelles que nous rencontrons nous assurent n’avoir jamais eu de concertation sur le sujet. Ils n’ont jamais vu personne à qui ils auraient pu expliquer les conséquences de ce qui était mis en place. Les conséquences seront lourdes : les mutuelles seront inévitablement obligées, à un moment ou un autre, de répercuter sur leurs adhérents l’augmentation que vous leur imposez. Elles n’ont pas de bas de laine, comme vous semblez le croire…

Les députés hostiles à ce projet tentent de défendre le budget des ménages et relèvent encore une fois le fait que les contrats solidaires et responsables ont été favorisés car ils génèrent des économies pour l’assurance maladie car leurs adhérents respectent le parcours de soins. (On peut d’ailleurs se permettre d’en douter…). Et on repart sur des bagarres de taxes et des comparatifs d’économies potentielles…

M. Jérôme Cahuzac, président de la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire. …En un an, cette taxe sur les contrats de santé responsable aura été, en année pleine, de plus de 2 milliards d’euros – 3,5 % l’année dernière en loi de finances initiale et de nouveau 3,5 % cette année en loi de finances rectificative. … C’est beaucoup, car nous savons que la cotisation au contrat de santé responsable est un élément très important dans les arbitrages que les ménages ont à faire. Pouvoir disposer d’une couverture complémentaire est essentiel et ne relève pas vraiment du libre arbitre. …

M. Jean Mallot. …Le Gouvernement persiste dans l’incohérence. Il veut relever la taxe sur les conventions d’assurance, mais sur certains contrats, les contrats dits solidaires et responsables. Si ces derniers bénéficiaient d’un taux réduit, c’est parce qu’ils étaient censés être vertueux et encourager au respect du parcours de soins. J’en déduis que le Gouvernement renonce à poursuivre sa politique en matière d’assurance maladie et à encourager la vertu du respect du parcours de soins. Tout cela se passe sur un fond de dérive de la prise en charge des patients par l’assurance maladie. Le régime obligatoire, sous l’effet des déremboursements, des franchises, des forfaits et d’un certain nombre d’autres mesures – en dehors de la prise en charge des affections de longue durée qui sont à 100 % – ne couvre plus les dépenses d’assurance maladie qu’à 55 %. C’est très faible. Le déport s’est fait progressivement sur les régimes complémentaires, et c’est sur ces régimes complémentaires que vous fondez maintenant pour traquer ceux que vous y avez enfermés….

M. Gérard Charasse. Si nous demandons la suppression de l’article 3, c’est parce que nous refusons le doublement de la taxe spéciale sur les complémentaires santé dont nous avons déjà longuement et bien parlé. Cette mesure représenterait un surcoût de plus de 1 milliard d’euros pour les adhérents à une complémentaire santé ; cette hausse, totalement injuste sur le plan social, serait un frein évident à l’acquisition d’une complémentaire santé que les plus modestes ne ont déjà bien du mal à se payer. Cela va à l’encontre des objectifs de santé publique et contribuerait à aggraver les difficultés de santé de nombre de nos concitoyens. Le montage de cette mesure est assez curieux : en fait, la hausse des tarifs conduira à un recours plus important à l’aide complémentaire santé financée par le fonds CMU, lui-même alimenté par une taxe sur les complémentaires santé… Autrement dit, on risque est de faire payer aux complémentaires santé le déficit à venir de ce fonds CMU davantage sollicité ! La boucle est bouclée. Ajoutons que le Gouvernement n’a de cesse de compenser les reculs de la sécurité sociale par une sollicitation insupportable des mutuelles. Après avoir accordé des cadeaux de près de deux milliards d’euros en allégeant l’ISF, voilà que vous taxez de 1 milliard d’euros les complémentaires santé… C’est une fois de plus la preuve du caractère anti-social de votre politique fiscale anti-redistributive et tout à fait régressive…

Les soutiens du projet comparent les taxes dues en assurance, en soulignant le fait que l’assurance santé est peu taxée par rapport aux autres assurances, que les ménages les plus modestes bénéficient d’une aide….

M. Gilles Carrez, rapporteur… Rappelons que tous les contrats d’assurance sont soumis à une taxe, la taxe spéciale sur les contrats d’assurances. Les contrats de responsabilité civile, par exemple, sont soumis à cette taxe tout comme les contrats incendie ou les contrats automobile…. Il y a quelques années, au moment de l’introduction des contrats d’assurance complémentaire santé, ceux qui, dans un premier temps étaient qualifiés de solidaires, puis de solidaires et responsables, … …parce qu’assorties d’un certain nombre d’obligations en termes de remboursement, ont fait l’objet d’une exonération temporaire de cette taxe systématique sur les contrats d’assurance. Pourquoi une telle exonération temporaire ? Tout simplement, et c’est l’exemple même du but de l’incitation fiscale, pour permettre à ces contrats de se développer le plus rapidement possible….. L’objectif a été atteint dans la mesure où ces contrats dépassent désormais plus de 90 % du total des contrats d’assurance santé. L’incitation à généraliser ces contrats ayant fonctionné, il convenait d’y mettre un terme. Il a été décidé de le faire en deux étapes. Dans le cadre de la loi de finances pour 2011, une première étape a consisté à rétablir un taux à 3,5 %. Cette fois-ci, il est proposé de passer à un taux définitif de 7 %….. Ce taux est sensiblement inférieur au taux de la responsabilité civile, qui est à 9 %….sans parler du taux en matière d’automobile, qui est à 18 %. …En même temps que le Gouvernement favorisait le développement de ce type de contrat, il s’est bien entendu posé la question des ménages non couverts par la CMU parce qu’ils dépassent le plafond de ressources, et qui peuvent avoir des problèmes pour acquitter leur complémentaire santé. À partir de 2004, une aide aux complémentaires de santé a été mise en place, qui a depuis constamment progressé : aujourd’hui, 600 000 personnes en bénéficient. …. Ajoutons que le plafond de ressources a été systématiquement relevé. Aujourd’hui, il dépasse de 30 % le plafond au-delà duquel la CMU ne joue pas. Les montants de cette aide s’étagent selon l’âge de l’assuré, de 200 euros pour les vingt – trente-cinq ans, jusqu’à 500 euros au-delà de soixante ans. Le prix moyen d’une complémentaire santé solidaire et responsable pour les personnes âgées, au-delà de soixante ans, est de 600 euros. La prise en charge représente 500 euros sur ces ces 600 euros.…. Au 1er janvier est intervenue cette augmentation de 3,5 %. Nous avons évidemment regardé de près pour savoir si elle avait été répercutée sur les contrats. Cela n’a pas été le cas. Pour autant, je ne dis pas que la nouvelle augmentation qui doit conduire au taux définitif de 7 % ne sera pas du tout répercutée. Mais il y a également des marges chez les assureurs, fussent-ils des mutualistes, il faut bien en être conscients….

Que Monsieur Carrez nous communique son guichet de souscription ! Ce tarif est peut-être valable pour quelqu’un de 60 ans tout juste, et encore, tout dépend de son lieu de résidence puisque nombre de mutuelles ou d’assureurs établissent leurs tarifs en fonction d’un zonage… L’argument principal du ministre consiste dans le fait qu’il ne s’agit pas d’une taxation, mais d’une exonération de taxation, donc d’une niche fiscale, qui, ayant rempli son office, doit être supprimée. Stricto sensu, l’argument est juste, il n’en demeure pas moins le fait que le problème principal ne réside pas dans la taxation mais bien dans le coût toujours croissant des mutuelles.

M. François Baroin, ministre. … Certains ont affirmé que cette imposition ne constituait pas une niche et que son augmentation allait avoir des répercussions sur les plus fragiles, avec une augmentation des primes pour les ménages les plus modestes. Tout cela est faux ! Tout d’abord, il s’agit bel et bien d’une niche. Dès lors que 90 % des contrats relèvent de ce dispositif, il est évident qu’il y a là une dérogation au droit commun. La fiscalité diffère selon qu’il s’agit du secteur privé ou du secteur des mutuelles ou de l’économie sociale au sens large. Nous avions déjà fait la moitié du chemin l’année dernière avec le passage du taux de 0 % à 3,5 %. J’étais alors ministre du budget : nous avions eu les mêmes débats avec les mêmes arguments. Aujourd’hui, nous pouvons constater que le cataclysme qu’annonçaient certains, relayant les inquiétudes de certains acteurs du secteur, n’a pas eu lieu….Parallèllement, le Gouvernement mène des efforts sans précédent concernant le développement de la maîtrise des dépenses d’assurance maladie. …Le Gouvernement a mis en place au cours de cette législature des dispositifs d’accompagnement qui permettent à près de 700 000 personnes supplémentaires d’accéder à une couverture maladie et de se soigner dans les conditions les plus avantageuses possibles. Rappelons que la France est le pays qui offre le reste à charge le plus faible, soit 20 euros, contre 25 euros pour l’Allemagne et plus encore pour les autres pays de l’Union européenne…

Et cette taxe aura-t-elle des répercussions sur les cotisations ou non ? Curieusement l’an dernier non, d’après les défenseurs du projet, et cette année pas complètement…

M. Pierre Méhaignerie. …Y aura-t-il répercussion sur les cotisations ? Avant de répondre oui, n’oublions pas que la prise en charge à 100 % des affections de longue durée de 1 million de personnes supplémentaires chaque année représente une économie de 500 millions d’euros pour les mutuelles.... Il faut donc l’intégrer, et savoir que la répercussion ne sera pas totale.Par ailleurs, je tiens à dire que je déposerai moi-même un amendement, comme Thierry Benoît l’a souhaité, pour que l’aide aux complémentaires soit plus importante. Cela portera ainsi à 5 millions le nombre de personnes exonérées de toute cotisation. Y a-t-il un autre pays en Europe qui soit dans cette situation ?

(Anne PELLAZ)

Les liens :

1ère séance du mardi 6 septembre http://www.assemblee-nationale.fr/13/cri/2010-2011-extra2/20112001.asp

2ème séance du mardi 6 septembre http://www.assemblee-nationale.fr/13/cri/2010-2011-extra2/20112002.asp

3ème séance du mercredi 7 septembre http://www.assemblee-nationale.fr/13/cri/2010-2011-extra2/20112003.asp

4ème séance du mercredi 7 septembre http://www.assemblee-nationale.fr/13/cri/2010-2011-extra2/20112004.asp

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